Collection 3,14 g de poésie

Agrès acrobates d'Anna Jouy

Algues & Barges de Patrick Le Divenah
...,...
j’étais anxieux tourmenté angoissé
ne parvenant pas à
savoir si ce rossignol philomèle trillait ou s’il quirittait
je
saluai en hélant un brave pêcheur qui m’apparut être
une planche
de salut
et qui grommela que ce rossignol gringottait puis me dit
d’aller voir ailleurs si le poisson se laissait prendre
La poésie de Patrick Le Divenah est issue directement d’une certaine fascination pour la science (chère à Henri Michaux) et du ressassement souvent anaphorique (cher à Ghérasim Luca). Il s’écarte cependant de ces deux grands poètes par une certaine désinvolture, merveilleusement précise et contemporaine, qui lui permet de trouver son propre style. De la science, il utilise le vocabulaire, souvent cabalistique, dont il déchiffre l’humour, pour en faire une magnifique « planche poétique », un bestiaire inédit où l’humain n’est pas absent, et à l’opposée d’une poésie blanche. Sa poésie nous invite au repas d’un poète amoureux des mots et des images, gourmand gargantuesque de la parole, dont il fait une salade aux saveurs sucrées-salées, de sons et de sens, qu’il découpe en petits morceaux, carrés, rectangles, losanges et autres formes géométriques, le tout épicé de drôlerie. Un poète, qui par ailleurs est photographe, peintre et collagiste. YjB.
Format 12,5x21cm, 71 pages - Prix de vente : 8 euros

DEMEURE DE L’OUBLI de Michel Bourçon
Retiré dans le calme, on se sent relié à une chaise, une porte, un livre, aux pépiements d'oiseaux au dehors, enfin à notre place parmi les choses qui nous entourent, fondu en elles avec le soir.
Le vide de Michel Bourçon c’est le vide de l’être c’est la lumière éclaboussante à la fen/être de la page blanche : parfois, une fenêtre s’ouvre en nous, libère des ombres… Le poème apparaît en un rideau de quelques lignes, en prose dense, qui cherche à travers les mots les lueurs vacillantes dans les yeux… d’un être aimé et le sens qui sans cesse se dérobe… afin d’y découvrir un visage [qui] peut nous sauver et accueillir le monde. YJB.
Format 12,5x21cm, 88 pages - Prix de vente : 10 euros

FEMME(s) PASSAGERE(s) DE L’EST de Sylvie Durbec
Le ventre aussi est un pays.
Je me demande ce qui est entré et sorti avec lui, l'enfant,
de ce pays, le ventre.
Et si un ventre est russe, suisse, ligure,
possédant une langue intérieure et vécue au sang.
Je me demande encore.
Comment un pays quitté.
Revient si fort au visage.
Le grand âge venant.
Ces trois passagères de l’Est en réalité sont quatre : Une vieille femme russe, une institutrice et une jeune mère en fuite. La quatrième est la poète elle-même, passeuse de paroles. Peut-être que seule une voix de femme pouvait parler de la blessure et porter la souffrance de ces mères, seule une voix de femme pouvait assurer la transmission. Le seul asile que je leur ai trouvé est le poème, nous confie Sylvie Durbec. Là où elles peuvent poursuivre leurs existences en compagnie. Le cinquième acteur, ce sera toi lectrice/lecteur : accueille le moindre mot transporté d’est en ouest (James Sacré), afin que le parcours de ces femmes et des enfants qui les ont accompagnées, ne se terminent pas dans une voie, et par une voix, sans issue. YJB.
Format 12,5x21cm, 60 pages - Prix de vente : 10 euros

Les armes douces de Corinne Lagenèbre
Vivre pour vivre
à plein, à pleins poumons,
traquer dans les poubelles
des nouvelles jaunies
que l’on décape
au savon de l’espoir
laver son linge
qui flotte blanc
et lève l’ancre.
J’aime l’instant de la fêlure / le moment où ça craque, / où s’envolent les masques, / où l’on baisse la garde. C’est dans cet interstice que se glissent les poèmes de Corinne Lagenèbre. De ces moments fragiles sont extraits ses mots et ainsi l’arme douce – ne serait-ce pas le poème lui-même ? – se faufile entre amour et révolte, présence et absence, richesse et pauvreté, départ et retour, passé et avenir, d’une chronologie qui n’existe peut-être qu’au présent, puisqu’en ce monde, toujours ont lieu les mêmes actes. Quant aux protagonistes, ils sont proches de vous : ce sont vos voisins, vos amis, vos amours. Ils vous proposent de partager joie et souffrance, par les mots d’une poète qui jamais n’écrit… pour déjouer les peines, mais s’empare de la réalité pour une poésie énergique, dynamique, une poésie pour vivre… à pleins poumons.YjB
Format 12,5x21cm, 56 pages - Prix de vente : 10 euros

LETTRES D’UNE ILE d'Alexandre BILLON
Lorsque tu es perdu
Dis-toi que tu es toujours situé
Dans l’univers exactement.
« Comme l’arbre et l’océan lointain ?
– Comme eux, oui, tu existes, simplement ! »
Lettres d’une île ou lettres d’un il. Entre il et île, Alexandre Billon ne choisit pas. Il prend les deux. Il est un poète, qui de son île, observe, se penche pour voir, range, classe, définie, énumère, nomme, répertorie, cherche à se situer au milieu du monde. Dans ce premier livre publié on découvre un poète, chercheur en philosophie qui ne se prend pas au sérieux, mais qui prend poésie et philosophie au sérieux, et pour se faire s’empare de l’humour. Un poète qui cherche sa place, et celle des autres devant lui, qui prend soin de choisir son lieu d’observation, vainement peut-être : Lorsque tu es perdu / Dis-toi que tu es toujours situé / Dans l’univers exactement. // Comme l’arbre et l’océan lointain ? / — Comme eux, oui, tu existes, simplement ! Alexandre Billon est un poète qui cherche sa place, entre ciel et terre, un poète déroutant d’un texte à l’autre, qui exprime cependant des idées de tout temps – l’amour le bonheur, la mort – dans une langue simple, contemporaine avec une grand rigueur d’écriture, un poète qui a 19345h et trente minutes du matin… lèche a cuiller à miel du temps. YjB
Format 12,5x21cm, 117 pages - Prix de vente : 10 euros

Lisières de Mathilde Vischer
"C’est alors qu’il lui dit vous êtes fine et légère comme les pages d’une Bible, votre démarche claire et ample délie même les battements du sang qui secouent vos veines, ceux de l’ombre, vous êtes le regard que je suis, le sable que je transporte en vain d’une nuit à l’autre, le geste du tremble, le tintement de la porte au sortir du matin."
Dans mon cabas il y a l’enfant, il y a la souffrance et la joie, il y a l’innocence et la lucidité, il y a la femme, il y a la réalité insolite, bizarre, décalée, dont on ne comprend pas tout, tout de suite, il y a la réalité qui sépare et celle qui rassemble les corps, les cœurs, il y a l’homme, le rire et les larmes ; dans mon cabas, il y a la ville « les pans entiers [de la] vie », et tellement d’autres choses pour que son poids « semble celui du monde » – dans le cabas d’où s’échappe « une plainte secrète », où se jouent tous les petits drames quotidiens. Qui porte le cabas ? Est-ce « la petite fille à la robe rouge » ou la mère ? Demandons-le aux poèmes de Mathilde Vischer qui cernent nos existences d’un œil tendre et vigilant, ou à la lune car c’est elle qui « rétablit l’ordre des choses, des pensées, la vie extraite de sa propre réalité ». Mais serons-nous jamais sûrs d’obtenir la réponse ? YjB.
Format 12,5x21cm, 72 pages - Prix de vente : 8 euros

Mains suivi de Sonder le vide de Myriam Eck
Mon corps de ton corps s’agrandit
⁄⁄
Une place
Vide
Prend toute la place
⁄⁄
Tu cherches à rentrer en moi ton propre vide
Tu voudrais que mon vide se taise
Qu’il te fasse sa place
Tu voudrais prendre la place de mon vide
Une voix qui exclut les thèmes classiques ou les traite en y intégrant un regard philosophique. Style du ressassement avec décalage des points de vue de texte en texte.
Style aphoristique, maintenu d'un recueil à l'autre. Par conséquent, un choix déterminé d'écriture. Une conception sérielle de cette écriture. S'apparentant aussi bien à la musique qu'à la peinture. Ecriture sans concession, style laconique. Proposition de "vérités" qui se contredisent et/ou se complètent. Vocables répétés, déplacements des sens. Abstraction mesurée, donnant souvent à goûter les mots, issue d'une expérience de vie. Utilisation de la forme des textes, utilisation du blanc de la page, intimement lié au propos, au sujet : le corps/le vide. Les textes de Myriam Eck accompagnent parfois le travail des peintres. S'en inspirent. YjB.
Format 12,5x21cm, 122 pages - Prix de vente : 8 euros

PARCELLE 101 de Florence SAINT-ROCH
Vantera-t-on jamais assez les vertus de cet exercice de plein air ? Respirer la bonne odeur de la terre, humer avec gourmandise le parfum des légumes quand on passe dans l’allée, carottes, céleris, poireaux, ails, oignons, fines herbes… Mon père conjuguait mains terreuses et âme sensible ; c’était, plus que tout, un littéraire. Il pratiquait le jardinage comme j’écris mes livres : toujours à s’étonner et à s’interroger, bêchant, affinant, suant et pestant, rêvant et sifflotant ; ...
Petit rituel des heures heureuses : le jardin, pour y retrouve son latin, voilà ce que Parcelle 101 partage avec son lecteur. Elle est comme ça Florence Saint Roch sur le terrain de l’amour et de l’humour des mots, elle vous offre choux salades tomates pommes de terre courges et cornichons en compagnie de son ami Rémi, le jardinier qui ne récolte rien. YjB
Format 12,5x21cm, 53 pages - Prix de vente : 10 euros

PARTOUT AILLEURS de Fabrice FARRE
Tu lis dans les livres que la nuit arrive comme un drap tiré, que les maisons se prennent pour des montagnes, les arbres pour des hommes. Tu te hasardes, dans cette nature littéraire, et ton cœur bat au milieu d’un mot, tu deviens le lecteur de ton histoire, l’histoire n’a jamais été aussi vraie tandis que le livre disparaît, que la nuit comme toi reste, que par elle tu passes, muet.
Enfouies dans un geste furtif, en fuite au cœur d’un événement ou d’un paysage déjà passés dans la mémoire, le poète rassemble ces petites scènes anodines blotties dans la réalité qui s’offre à lui. Le lecteur entre dehors pour les saisir et les apprécier, ici comme partout ailleurs, lancé à la découverte des mots de Fabrice Farre. YjB
Format 12,5x21cm, 58 pages - Prix de vente : 10 euros

PETITs RIENs et minusculeS d'Yves Ellien
un mot un seul
n’a pas de limite
un mot un seul
réinvente l’épaisseur du regard
Aux filigranes des poèmes d’Yves Ellien, le lecteur peut deviner l’invisible, des secrets lui sont confiés. A travers la trace noire des mots, filtre la lumière des poèmes, comme de la terre sombre surgissent les fleurs. Cette lumière n’aveugle pas mais révèle l’évidence heureuse des choses qui accompagnent le quotidien et que l’habitude dérobe à la conscience. Un simple inventaire fait resurgir tout ça pour l’émerveillement de ceux qui lisent entre les lignes : d’un bord à l’autre de la vie / ce qui est beau / maison / jardin / arbre / fleurs / ce qui fait durer / cœurs / lèvres / yeux / mains / tout ça réinvente une joie élémentaire / une joie qui sent bon l’herbe mouillée / au bout du chemin / la lumière n’attend plus / qu’un signe de la main. Alors, que le lecteur fasse signe à ces PETITs RIENs et minusculeS que sont les mots qui travaillent en cachette la terre noire de nos émotions.YjB
Format 12,5x21cm, 48 pages - Prix de vente : 10 euros

Planches de Samuel Dudouit
"la vie humaine est douce
comme du pain ou une peau
c'est une noyade d'hiver
il reste un manteau sur une chaise
des livres oubliés dans la boue
et d'immenses chœurs célestes
annulés par les pépiements d'un passereau
quelque part là-bas
entre les joncs froids du marais"
Les poèmes de Samuel Dudouit surprennent le lecteur page après page ; des planches glissantes, des pas dans la neige… la lecture n’est pas stable mais oscille entre l’aube et la nuit, le pourri et le vif. Les poèmes puisent leur puissance non pas de ce qu’ils sont mais de ce qu’ils seront car c’est « de ce futur sans langage que viennent [les mots] ». Lecteur, fais attention où tu mets les pieds « en marchant dans [les] phrases » du poète, là où la nuit est « un tapis roulant qui s’emballe ». Attention lecteur : mets « un pied devant l’autre » : pour Samuel Dudouit, c’est « la meilleure façon d’écrire », ce sera pour toi la meilleure façon de lire. Même si « Le monde [annule] ses rendez-vous » dans la poésie de Dudouit, le poète lui, te donne rendez-vous « devant le trou de sa propre fontaine » afin d’y jeter « les petits dés tout simples » de la réalité. YjB.
Format 12,5x21cm, 76 pages - Prix de vente : 8 euros

POLLEN DE LA PAROLE de Christine BILLARD
« Femme qui avance
libre
dans le matin volubile
greffé d’oiseaux »
Pollen de la parole, c’est des mots, sa seconde peau, que Christine Billard fait son miel ; des mots et du silence qui résonne parfois plus fort que la parole. Mais qui s’y frotte s’y pique. La douceur du miel n’empêche pas le dard des mots. Une femme prend la parole et s’engage, femme debout / contre les marées du temps. Les mots, ces petites particules que l’on répand comme un terreau, la poète les butine dans les « fondations du monde », le reflux du monde, l’intimité du monde, les soubresauts du monde, pour découvrir un avant-goût d’éternité. Si l’on suit sa danse des mots, on découvrira la femme rebelle, la femme patiente, la femme colère, qu’est Christine Billard, dont un chant d’amour termine la quête : litanies d’un prénom / seul mot / qui transperce la lumière / transforme le regard / sur le monde / pèse son poids d’amour…YjB
Format 12,5x21cm, 64 pages - Prix de vente : 10 euros

Quand je serai jeune de Daniel Birnbaum
Ça se passe ailleurs et il y a longtemps, mais c’est pour toujours. La nature, les amis, les jeux, la simplicité, l’insouciance, le bonheur. Et cela a eu une influence majeure sur le poète que Daniel Birnbaum est devenu. Alors il l’évoque ici avec nostalgie, plaisir, regrets, passion, recul, envie….. et des mots simples. Mais le plus important sont les gens et la nature qui composent cette magnifique région qui est la Creuse.
Format 12,5x21, 88 pages - prix de vente 10 euros

Qui a osé vivre sa jeunesse ? de Pauline Moussours
Femme aux aguets, le désir et l’espoir provoquent son attente. Elle observe tout en restant dans l’ombre. Par ses poèmes, elle révèle ses secrets, parle de ses non-rencontres, les évoque, les invente, les rêve, au milieu d’une réalité à peine esquissée, car elle ne sait pas/souvent. Dans un décor plutôt parisien, elle attend qu’il ne se passe rien. Telle est l’aventure que Pauline Moussours partage, et ainsi entraîné dans ses voyages, le lecteur se rencontrera-t-il peut-être, caché à l’intérieur des autres.
Format 12,5x21, 104 pages - prix de vente 10 euros

Sous les feuilles de Christian Degoutte
